Le Dr Karihila, né en 1958 à Mbéni Hamahamet (Ngazidja), est une figure politique et intellectuelle majeure de notre pays. Après une brillante formation en littérature arabe à l’université de Médine, puis un deuxième cycle en France, il s’est consacré au service de son pays, occupant des postes de haute responsabilité. Proche collaborateur et homme de confiance du président Azali Assoumani, il a joué un rôle clé dans la politique étrangère des Comores, notamment en tant qu’Ambassadeur auprès de l’Arabie Saoudite et représentant permanent à l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).

Son engagement politique trouve ses racines dans son admiration pour son père spirituel, l’ancien président Mohamed Taki Abdoulkarim. En désaccord avec la politique du président Ahmed Abdallah, Mohamed Taki avait démissionné du gouvernement et choisi l’exil en France, où il continua à s’opposer à la politique en place. Cette décision a profondément marqué le jeune Karihila, qui venait d’achever ses études en Arabie Saoudite. Sur les conseils de son grand-père, le célèbre théologien Ahmed Mfoihaya rencontré lors d’un pèlerinage, Karihila rejoint Taki à Paris. C’est sous sa tutelle qu’il s’initie à la politique, adoptant les principes de justice et de loyauté qui guideront toute sa carrière.

De retour aux Comores, il s’investit dans les affaires publiques et, après plusieurs missions diplomatiques, se retrouve dans l’opposition après 2006. Pendant dix ans, de 2006 à 2016, il restructure le parti Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), dont il devient Secrétaire général. Grâce à son leadership, il parvient à mobiliser les militants et à renforcer la cohésion du parti. Ce travail de fond aboutit à la victoire du CRC aux élections présidentielles de 2016, qui voit son président, Azali Assoumani, revenir au pouvoir.

Après le retour de son parti au pouvoir, Karihila est nommé en 2016 Secrétaire d’État chargé de la Coopération avec le Monde Arabe. Un poste, il faut le reconnaître, en deçà des attentes pour un secrétaire général du parti victorieux aux élections. Cependant, Karihila choisit de ne pas exprimer publiquement sa déception, privilégiant l’unité du parti et évitant toute atteinte à la crédibilité du nouveau régime. Toutefois, en 2018, des divergences profondes avec la politique du président Azali le poussent à quitter le gouvernement et à rompre avec le CRC. Il rejoint alors l’opposition au sein de la Convergence des mouvements pour la République et l’État de droit (COMRED), reproduisant le chemin de son mentor Mohamed Taki, qui avait lui aussi sacrifié sa position pour rester fidèle à ses convictions.

Aujourd’hui, le Dr Karihila se présente aux élections législatives avec l’ambition de défendre les intérêts de sa région, marginalisée à cause de son opposition à la politique gouvernementale. Il veut porter à l’Assemblée la voix des oubliés et des exclus, tout en promouvant une vision d’intégrité et de justice. Voter pour Karihila, c’est voter pour l’intégrité, la dignité et un avenir équitable pour tous.

Parallèlement à sa carrière politique, le Dr Karihila est un auteur prolifique, avec cinq ouvrages en arabe qui explorent des thématiques historiques et culturelles liées aux Comores. Il s’intéresse notamment au rôle de l’islam, aux relations historiques avec Oman et à la souveraineté de Mayotte. Candidat à la présidentielle anticipée de 2019, il a toujours plaidé pour un État stable, démocratique et inclusif, fidèle à son engagement pour un développement durable et une justice équitable.